Compte rendu de Bordeaux Lac, AFCPL 2011.
Ça y est, nous y sommes! La 5° édition de Bordeaux Lac, tant attendue, si bien que les inscriptions ont été closes moins de 48 heures après l'ouverture en ligne sur le site de l'AFCPL. Certainement pour nous, l'open le plus important à nos coeurs après celui de la Dordogne.
Le samedi, malheureusement, Laurent devra pêcher seul, une infortune familiale me privant de cette première manche.
Heureusement, il est reposé après trois semaines de vacances!
Cette journée sera fructueuse en poissons pour lui, preuve que nos patterns s'affinent et que nous nous adaptons de mieux en mieux. Traditionnellement, cette date est synonyme de résultats très serrés, les millimètres valent de l'or ici, beaucoup plus qu'ailleurs, dans aucune date AFCPL. Les premières places se jouent avec des différences de 3 ou 4 mm.
Énorme et stressant.
J'ai maintenu le contact téléphonique avec Laurent toute la journée pour qu'il m'égraine le compte et les conditions de ses prises, histoire que nous puissions, en quelque sorte, pêcher à deux.
Il va faire un véritable carton, mais le manque de chance nous poursuit:
- 6 brochets, entre 42 et 49,9cm...
- 47 perches dont une dizaine autour des 24/25cm MAIS avec 3 maillées dont la plus grosse à 38...!
- 7 bass dont quelques petits et 2 maillés.
Total: 3 perches, 2 bass.
Propre, pas de coupe, pas de décrochés, pas de casse et aucun ennui technique d'aucune sorte sauf qu'un bon paquet de poisson a refusé obstinément de passer la maille.
Classement 31°, les premiers ont rentrés plus de 3000 points avec plusieurs quotas. Dur, dur avec 52 bateaux sur l'eau.
Le dimanche promet d'être technique et j'arrive le matin à 6h45 en joker.
Le départ donné, nous partons vers la zone qui avait été très productive l'année dernière. Un piton sous l'eau entouré d'herbiers avec une marche entre 3 et 7m.
Nous utilisons les mêmes montages que ceux des années passées et qui ont permis à Laurent de faire ses poissons la veille, bien qu'il ai tenté d'autres techniques sans réussite particulière.
Donc montage drop shot aménagé: tête plombée Berkley en bas avec un petit shad type Sawamura One Up 3 ou 4" et drop shot en sauteuse à 20/25cm au dessus, équipé d'un Reins Rock Vibe Shad ou Saturn. Les coloris se déterminent suivant l'activité des poissons, cette fois ci, ils étaient plutôt naturels.
Après quelques dizaines de minutes sur le pit, je prends d'infimes "tic tic" dans la canne. Je ferre mais rien au bout.
Ah sacrebleu!
Le manège se répète deux ou trois fois, toujours sans succès. Je remonte mes leurres souples et les badigeonne généreusement d'attractant Gary Yamamoto. Et hop retour en bas.
Petite pause... re "tic tic", je lâche un peu de mou... je teste... c'est lourd! Je ferre! Le poisson est pendu! Combat rapide, c'est un brochet qui monte à la surface. Il est piqué par l'hameçon drop au ras de la gueule...
Passage rapide par l'épuisette et la réglette: 49cm. Zut!
Dommage mais c'est un bon début, il y a du fish.
Quelques minutes plus tard, j'anime léthargiquement mon montage quand je ressens encore une grosse lourdeur. Ferrage en règle, le frein chante! C'est bon, c'est maillé! J'aperçois dans le clair obscur de l'eau une grosse perche qui cherche à retourner dans les herbiers. Je ne lui en donne pas le temps, elle trouve l'épuisette au premier passage!
PERCHE DE 43,8cm
Passage à la toise avec le commissaire, M. Jérôme RABIN himself ! qui nous fait l'honneur de mesurer notre poisson en compagnie du photographe de Sud Ouest, M. Claude PETIT.
Celui ci réalisera une belle série de clichés, je le remercie chaleureusement pour la gentillesse avec laquelle il nous les a communiqués.
Ce poisson a alerté, entre autre, l'équipage Bouvier / Grignoux, au demeurant sympathique mais qui a eu l'agaçante volonté de nous sortir en trois temps trois mouvements, 3 brochets (deux dont maillés) et une perche sous nez à quelques dizaines de mètres de notre poste. Le tout au LVR D15 alors que nous étions finesse et silencieux.
Légèrement navrés (...), nous changeons d'endroit pour retrouver les postes de Laurent de la veille.
Bien nous en prend car à peine posés entre deux équipages, Laurent rentre un bass maillé au crank.
Pour passer le temps en attendant les commissaires un rien éloignés de notre zone, il continue son petit manège et en rentre un deuxième!
Passage à la toise, 35 et 38cm, c'est bon tout ça.
Nous sommes sur une boule d'activité, il faut continuer.
Pendant que Laurent continue son ratissage méthodique de la zone, je prends mon montage drop et commence à pêcher lentement la cassure entre 3 et 5m.
Je ressens de fréquents tressautements dans la ligne, des lourdeurs mais rien ne s'accroche à mes ferrages.
Malgré mon tartinage en règle des LS à l'attractant, j'ai l'impression que les perches en bas jouent au morse avec moi.
Et puis...
Et puis, tout d'un coup, plus de contact. Je mouline très rapidement la tresse pour reprendre le contact et enchaîner le ferrage à suivre.
C'est le début du concert! Le moulinet se met à chanter comme jamais il m'était arrivé. Le Mag Pro Lite 500 se vide littéralement de sa tresse de 8/100 par à coups de 10/20m.
Impossible de mouliner, le fish à l'autre bout ne l'entend absolument pas de cette manière.
La Stingray 7' ML est pliée à la moitié, je ne peux que laisser faire...
Le problème est que je sens la tresse frotter dans les herbiers, le poisson passe à travers à toute blinde pour finalement finir par se caler.
Moment de répit.
J'ai les jambes qui flageolent (pire qu'à Saint Michel avec la masta truite...), mon coeur est au taquet à 120.
Je ne sais quoi faire.
Ou plutôt si, je sais quoi faire, mais c'est risqué. Il faut sortir ce fish des herbiers. Lui laisser un peu de mou pour qu'il en sorte et reprendre le contact pour continuer le combat. Je risque la casse, ni plus, ni moins. Ma Stingray ML a de la réserve, je le sais, je l'ai utilisée pour pêcher le bar. Par contre quid de ma tresse , de mon noeud de raccord et surtout de mon bas de ligne avec le noeud du drop?
Je tente le tout pour le tout. Je laisse du mou... démarrage du poisson... quelque chose casse en bas (je saurais plus tard que le fluoro a cassé SOUS le noeud Palomar du drop) et il part vers le large.
Deuxième répit.
Laurent manoeuvre le Grizzli de manière à rattraper le maximum de bannière et pomper ce diable de poisson pour l'identifier. Les hypothèses fusent: un très, TRES, gros bass mais cela serait vraiment étonnant (même s'il y en a ici...), un gros brochet mais Laurent ne reconnaît pas les coups de tête caractéristiques.
De mon côté, je penche pour une carpe. J'en ai déjà piqué une et l'impression est la même.
Hypothèse qui se vérifie rapidement en apercevant une magnifique commune sous le bateau quelques minutes plus tard. Encore quelques minutes et elle se retrouve dans l'épuisette!
Encore un beau poisson, une belle surprise et un magnifique combat sur du matos par franchement prévu pour!
Petite séance photo et remise à l'eau:
Pour l'anecdote, elle s'est piqué extérieur de gueule, sur l'hameçon drop shot. Le brin inférieur du montage a cassé au ras du noeud Palomar tenant l'hameçon drop, certainement au cours du passage dans l'herbier où le fluoro n'a pas supporté la puissance de la carpe. C'est ce qui m'a permis de la sortir plus facilement.
Le Palomar a parfaitement résisté ainsi que l'hameçon drop pourtant petit et fin de fer.
C'est là que je m'aperçois que la trinité canne ML, moulinet avec un frein bien réglé et résistance du fluoro (noeud de l'hameçon et noeud de raccord tresse / BDL) ont pris une part égale et indissociable à la sortie de ce poisson.
Si un seul d'entre eux avait été trop résistant, tout aurait cassé. Étonnant non?
Après cette parenthèse sportive, nous essayons de regagner notre poste.
Malheureusement celui ci est squatté par un équipage qui a bien compris le potentiel du coin. Il nous faudra attendre qu'ils aillent faire mesurer un poisson pour le reprendre et que je ressorte un bass sous leur nez au crank!
Laurent le tient pour la photo au moment de la mesure.
Les phases d'activité du poisson sont relativement courtes et il nous faut changer de leurres souvent pour déclencher des attaques. Quelques perchettes se font épingler mais les grosses restent en bas!
Sur un coup de chance, une maillée daigne venir au bateau au bout du crank, et hop 380 points de plus!
Je décrocherai une belle zébrée à l'Aglia n°3 argent, preuve que la cuillère fonctionne toujours et est indémodable comme tout bon leurre qui se respecte!
La journée se termine sur ce score: 3 bass et 2 perches pour un total de 1800 et quelques points.
Cette fois ci encore, pas de déchets (juste ce décroché en fin de journée), pas de casse, juste un petit coup de pouce du destin pour faire mordre ces quelques poissons maillés supplémentaires qui nous manquent tant depuis cette année!
Nous terminons 18° après une belle remontée de dimanche, sur 52 bateaux, nous sommes contents.
Nos résultats sont en constante évolution vers le haut:
- non classés à Saint Michel,
- 27° à Vassivière,
- 24° à Penne d'Agenais,
- 18° à Bordeaux,
Vivement la Dordogne où nous pourrions peut-être intégrer le top 10, soyons fous!
Matériel utilisé:
Laurent:
- spinning Day's ML, tresse en 6/100, bas de ligne fluoro entre 18 et 24/100, tête plombées Berkley, One Up Sawamura en 3 et 4", Rock Vibe Shad 2" et attractant Gary Yamamoto.
- spinning cranking: Day's ML, tresse 12/100, bas de ligne 24/100, Jackall Diving Chubby.
NIKO:
- spinning Rocksweeper 6' ML, tresse 12/100, Stradic 1000 Ci4, bdl fluoro 24/100, Jackall Diving Chubby et Ecogear CX 40 HS
- spinning Stingray 7' ML, tresse 12/100, Mitchell Mag Pro Lite 500, bdl fluoro 18/100, tp Berkley, One Up et Rock Vibe Saturn.
- spinning Specialist Trout Lure, Stradic 1000, tresse 12/100, bdl fluoro 18/100, cuillère Aglia n°3.
Attractant Gary Yamamoto.
A bientôt pour de nouveaux récits, et Enjoy fishing!
NIKO.